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Association Territoire d'avenir Ourcq-Marne-Multien
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26 mai 2011

Communiqué de presse : proposition de loi sur les hydrocarbures de roche mère

Logo amicale des foreurs

Bordes le 24 mai 2011 - Le 11 mai dernier l’Assemblée Nationale a adopté une proposition de loi présentée par M. Christian Jacob (président du groupe UMP)  « visant à interdire l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique et à abroger les permis exclusifs de recherches comportant des projets ayant recours à cette technique »
269 députés UMP ont voté pour, 2 ont voté contre  (MM. Patrick Devedjian et Alain Gest), 9 se sont abstenus (MM. Dominique Bussereau, Lucien Degauchy, François Goulard, Pierre Lang, Hervé Mariton, Georges Mothron, Etienne Mourrut, Jacques Myard et Christian Vanneste), et 33 n’ont pas pris part au vote. Nous savons que parmi ces derniers se trouvent de nombreux députés  favorables  aux hydrocarbures de roche mère.

Aux 269 qui ont voté cette proposition, nous disons qu’ils se sont égarés en suivant une campagne de dénigrement injuste surfant sur les peurs de nos concitoyens. Ce que nous attendons d’eux n’est pas d’être des girouettes médiatiques au détriment de l’intérêt général dont ils doivent se faire les promoteurs. A force de suivre le vent ils décrédibilisent l’action politique.
A tous ceux  qui ont osé enfreindre la discipline de vote, nous disons par contre bravo.
Bravo en effet d’avoir refusé un texte qui, comme nous l’a dit l’un d’entre eux, « ne fait pas sens ».

Absurde en effet de revenir sur les conditions d’attribution de permis de recherche exclusifs d’hydrocarbures qui ont suivi la procédure prévue par le législateur : cela revient à changer la règle du jeu en cours de partie. Les juristes y trouveront du grain à moudre et cela risque de coûter fort cher aux contribuables.
Absurde de ne pas avoir attendu les conclusions des groupes de travail constitués par le gouvernement et le Parlement avant de voter démagogiquement cette proposition.
Absurde de remettre en cause une technique (la fracturation hydraulique) qui était jusque là une pratique courante dans le monde pétrolier depuis une soixantaine d’années, et qui soudain se voit devenir hors la loi et passible d’un an d’emprisonnement et de 75.000€ d’amende.
Absurde de ne pas comprendre que l’intérêt général est d’avoir des ressources propres assurant une certaine indépendance énergétique.
Certes dans son article 19 la loi Grenelle I ambitionne de « réduire le recours aux énergies fossiles émettrices de gaz à effet de serre ». Mais exploiter des hydrocarbures sur le territoire national ne veut pas dire consommer à tout va sans conscience des conséquences sur l’environnement. On va encore brûler des hydrocarbures pendant un certain temps, en les économisant bien évidemment, car ils seront une denrée de plus en plus chère. Alors pourquoi ne pas les produire chez nous si cela est possible plutôt que de les importer de Russie (où nous enrichirons les oligarques), d’Algérie (où nous alimenterons la corruption) où de Norvège (où nous ferons grossir un fonds souverain déjà considérable), de Libye  (!!) ou d’ailleurs ?
De plus, ce qui n’est aujourd’hui qu’indépendance énergétique risque de devenir, à plus ou moins brève échéance, indépendance tout court, car la raréfaction des hydrocarbures va considérablement bouleverser le contexte économique et stratégique mondial dans les années à venir.
Absurde de ne pas comprendre que la recherche et l’exploitation des hydrocarbures de roche mère pourraient créer de très nombreux emplois. Nous avons été traités de « coquins » par M. José Bové lorsque nous avons mis en avant cet argument (qui nous tient particulièrement à cœur), sous prétexte que cette activité nécessite une technicité que nous ne possédons pas.
De qui se moque-t-on ?
D’une part il y a déjà des ingénieurs et techniciens français dans ces domaines, mais ils opèrent majoritairement hors de nos frontières.
D’autre part, pour une activité qui va s’étaler sur plusieurs décennies, notre pays n’est-il pas capable de former des techniciens ?
Nous l’avons fait après la seconde guerre mondiale quand l’industrie du forage et des services pétroliers à été créée de toutes pièces pour devenir une référence internationale.
Les Norvégiens l’ont fait  à partir des années 70, et  l’industrie norvégienne du pétrole est omniprésente sur la scène internationale aujourd’hui. Si Mme Eva Joly avait été aux commandes de son pays d’origine à cette période, les choses n’en seraient sûrement pas là et la Norvège ne serait pas l’un des pays les plus prospères du monde.
Absurde de baser une argumentation sur des pratiques qui ont cours en Amérique du Nord. Le contexte y est totalement différent comme le détaille un excellent rapport de l’Oxford Institute for Energy Studies daté de décembre 2010 : « Can Unconventional Gas be a Game Ghanger in European Gas Markets ? ».
Le segment y a été capté à l’origine par des petits indépendants avec un faible surface financière les obligeant à la recherche d’un retour rapide sur investissement au détriment parfois de la sécurité des opérations.
Le fait qu’aux États-Unis le propriétaire du sol soit aussi propriétaire, en partie ou totalement, des ressources du sous-sol explique ces paysages dévastés par des sites de forage proches les uns des autres que caricature le film GasLand. Ceci n’est pas le cas chez nous.
La réglementation à l’origine était très légère, surtout en ce qui concerne l’eau et les fluides utilisés pour la fracturation, mais elle a évolué au fur et à mesure des problèmes rencontrés.
Nous avons de quoi prévenir chez nous tous ces débordements parce que des règlements existent déjà qui permettent d’encadrer ces activités sans bêtement les interdire.
Absurde car, au-delà de l’aspect technique, l’attitude des ces parlementaires est le reflet d’une société qui ne croit plus au progrès et qui renonce par peur de l’avenir.
Nous savons que les industriels ont parfaitement conscience des problèmes que pose l’exploitation de ce type d’hydrocarbures.
Laissons-leur d’abord l’opportunité d’en vérifier la viabilité économique, au besoin en autorisant l’expérimentation sur des projets pilotes.
Les « majors » sont maintenant entrés dans la course et ils déploient des efforts financiers considérables pour améliorer les conditions de cette exploitation, tout comme le font les grandes sociétés de service telles Halliburton et Schlumberger : pourquoi jeter sur eux un opprobre systématique ? Ils sauront résoudre les problèmes, encore faut-il qu’ils y soient confrontés.
Prenons par exemple le cas de Total qui a obtenu plusieurs permis de recherche en France.
Tout le monde tire à boulets rouges sur cette compagnie qui réalise heureusement  des bénéfices importants, mais dont on ne dit pas suffisamment qu’ils sont majoritairement réinvestis dans l’exploration. Or Total souhaite investir en France dans la recherche des gaz de schiste (nous étions les premiers à nous en réjouir car nous avons dénoncé depuis plusieurs années le fait que Total avait délaissé la France).
Mais voilà que les écologistes agitent le chiffon rouge, résultat Total attendra des jours meilleurs et investit cet argent  en Argentine, en Chine  aux États-Unis, ou encore en Pologne : c’est autant de perdu pour le PIB français qui en aurait pourtant bien besoin,… et cela fait une bonne excuse pour Total de négliger notre pays !

Contrairement à nos parlementaires, les députés de nombreux pays européens, et tout récemment les députés Anglais, se sont prononcés contre tout moratoire, et  en faveur de l’exploration des hydrocarbures de roche mère.

Pour terminer, nous souhaitons une fois de plus mettre en cause l’attitude des média qui dans ce dossier se sont essentiellement fait le porte-parole des opposants aux gaz de schiste. Nous le regrettons, mais cela montre la fragilité de leur témoignage et confirme la confiance limitée qu’il faut leur accorder.

Jacques Sallibartant                                                                         Jean-Claude Rémondet
Président                                                                                           Vice-président

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