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Association Territoire d'avenir Ourcq-Marne-Multien
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4 octobre 2012

Exploitation du gaz de schiste en France : entre 42 et 62.000 emplois pourraient être créés

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A partir de rapports officiels, l’IREF parvient à la conclusion que l’exploitation du gaz de schiste qu’enferme le sous-sol français pourrait créer entre 42 et 62.000 emplois chez nous.

Plus de 600.000 emplois aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis et au Canada, là où elle a commencé, l’exploitation des gaz de schiste, n’a pas seulement un impact sur les prix, c’est aussi l’emploi dans le secteur industriel qui est reparti à la hausse. Ce secteur n’a pas vraiment connu la crise, bien au contraire. Un organisme spécialisé dans la prédiction économique, IHS Global Insight , rapporte que le développement des gaz de schiste aux Etats Unis a contribué à la création en 2010 de 600 000 emplois directs, indirects et induits. La filière pourrait même créer quelques 270 000 emplois supplémentaires d’ici à 2015.

Toutefois la filière subirait un coup d’arrêt si les investissements déclinaient, car l’intensité capitalistique de ce secteur est considérable. Toujours selon IHS Global Insight, 33 milliards de dollars ont été investis en 2010. Et ces investissements sont sans aucun doute à l’origine des nombreux emplois déjà créés. D’autre part, le salaire moyen par heure dans ce secteur est supérieur à celui de nombreux autres secteurs, la différence pouvant aller jusqu’à 10 $/heure. Cet argent est, en dernière analyse, source de revenus pour l’administration fiscale américaine au niveau fédéral, mais surtout au niveau local.

Au total, les gaz de schiste aux Etats Unis ce sont donc beaucoup d’emplois, d’investissements, un nouveau dynamisme industriel pour la filière du gaz et des salariés en moyenne mieux payés.

62.000 emplois en France

En France, à l’heure où les files d’attentes au Pôle Emploi s’allongent, l’impact sur l’emploi pourrait être très important.

Certes, il existe des différences avec les Etats-Unis. La densité étant plus forte en Europe, il y est plus difficile de multiplier les forages sans risque pour les populations. Ensuite, les modes d’acheminement, surtout en ce qui concerne l’eau, se font par camion aux Etats Unis, où les infrastructures routières sont bien adaptées. Donc l’impact sur l’emploi indirect, sans être négligeable, ne sera pas aussi important qu’aux Etats Unis.

On peut cependant établir un lien entre gaz de schiste et emploi en s’inspirant des travaux de l’Institute of Directors (IoD) en Grande Bretagne. En effet la situation du Royaume Uni étant comparable à la nôtre, on peut utiliser le même mode de calcul qui consiste à établir un rapport entre volumes extraits et emplois.

Le potentiel de production de la filière gaz de schiste en France est estimé à travers les rapports récemment publiés du Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET) et du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD). Ces Conseils estiment que l’exploitation pourrait atteindre 5.000 milliards de mètres cubes, soit 10 % des réserves repérées. Avec une production de 20 milliards de mètres cubes par an, la France disposerait de 17,2 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP), soit 12 % de notre production d’énergie (168 TEP). Comme le secteur de l’énergie emploie actuellement 500.000 personnes (chiffre confirmé par Delphine Batho à la Commission des Affaires Economiques à l’Assemblée Nationale), on peut estimer à environ 62 000 le nombre de création d’emplois pour ce secteur. Ajoutons que cette estimation ne prend pas en compte les emplois que génèrerait l’exploitation de l’huile de schiste, mais dont le volume serait 3 à 4 fois inférieurs à ceux du gaz.

Emplois et investissements

On peut également calculer l’impact sur l’emploi d’une autre façon, en rapportant le capital investi dans la filière aux Etats Unis au nombre d’emplois créés. Évidemment, ce chiffre ne peut-être qu’approximatif puisque le stade de développement est élevé Outre-Atlantique, et embryonnaire en Europe. Cependant il donne une tendance et indique l’emploi potentiel en France dans ce secteur.

Aux Etats-Unis, en 2010, 33 milliards de dollars d’investissement ont abouti à la création de 600 000 emplois. Avant l’interdiction d’explorer en juillet 2011, le groupe Total voulait investir 2,3 milliards de dollars dans la filière des gaz de schiste en France. Observons au passage que ces milliards sont finalement partis alimenter le développement fulgurant du secteur aux Etats Unis. Mais une simple règle de trois, avec les limitations statistiques qu’elle implique, suggère que cet investissement aurait entrainé près de 42 000 emplois directs et indirects.

Cette estimation confirme la précédente, fondée sur les volumes extraits.

Ce dont on est sûr, c’est que le travail dans les gaz de schiste sera à très haute valeur ajoutée. Et quand bien même cet impact serait insignifiant en termes d’emplois, les sommes colossales que sont prêtes à investir certaines entreprises dynamisera sans aucun doute un secteur industriel en fort déclin. Par ailleurs, on ne connaîtra le réel impact sur le marché du travail qu’une fois que l’on aura commencé à forer. Et si le ministère du Redressement productif a pour objectif de relancer notre tissu industriel, peut-être alors devrait-il s’intéresser de plus près à la question des gaz de schiste. Une autre pomme de discorde entre écologistes et industrialistes !

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