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Association Territoire d'avenir Ourcq-Marne-Multien
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15 novembre 2012

Seine-et-Marne : 30 ans de fracturation hydraulique en Brie !

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À la périphérie de Jouy-le-Châtel, deux puits ont été forés, l’un LTO 2D du 29 octobre au 19 décembre 2003 jusqu’à une profondeur de 2.815 mètres… Découverte d’huile dans les grès de Chaunoy et mis en production en février 2004 : 15.9 m3/jour fin février. Puis fracturation, 55 m3/jour anhydyde. (photo d’archives, Source portail BEPH février 2012.)

Quatorze fracturations hydrauliques sur les puits de Chaunoy entre 1986 et 1987, 22 fracturations recensées entre 2004 et 2008 réalisées par la quasi-totalité des opérateurs pétroliers en France, majoritairement dans le Bassin parisien : de l’acide chlorhydrique et des produits divers ont été injectés dans le sous-sol francilien. Ces informations issues d’un document du Bureau Exploration Production des Hydrocarbures (BEPH) datant de 2011 et confirmées par des témoignages de terrain font l’effet d’une bombe : la fracturation hydraulique a été régulièrement employée depuis plus de 30 ans jusqu’à son interdiction dans les hydrocarbures en juillet 2011.

L’apocalypse environnementale promise par les écologistes politiques ne s’est pas produite : les robinets n’ont pas explosé, des séismes n’ont pas fait trembler la Brie, du pétrole n’a pas coulé dans les baignoires, les vaches ne sont pas mortes et les nappes phréatiques n’ont pas été polluées.

Les révélations du document du BEPH Elles sont précises, sourcées et elles ont pour origine les services de l’État, la
direction de l’énergie, le BEPH, en d’autres termes, le ministère de l’Écologie et du Développement durable : « Une enquête rapide dans nos archives (…) démontre un usage répété et relativement ancien de la technique de la “fracturation hydraulique” en France.

La présente note donne quelques exemples (non exhaustifs). La technique a été employée en France au moins 40 fois depuis le milieu des années 1980. Les quantités d’eau mentionnées restent inférieures à celles mises en œuvre pour les puits de “gaz de schistes” en exploitation aux États-Unis. Mais elles semblent du même ordre de grandeur que celles envisagées pour les explorations en cours en France, ciblant les roches-mères».

Puis le document précise les différents cadres d’utilisations : « (…) dans le cadre de l’exploitation des hydrocarbures “conventionnels” pour améliorer la productivité des puits : 14 fracturations en 2 ans (entre 1986 et 1987) sur les puits de Chaunoy (source Vermilion REP) (…) 22 fracturations recensées (source : bulletin mensuel de l’administration) entre 2004 et 2008. Elles sont majoritairement réalisées dans le bassinde Paris où elles visent principalement le Dogger et le Trias et ponctuellement le Rhétien (“cold water frac”). Elles sont réalisées par la quasi-totalité des opérateurs
intervenant sur le domaine minier».

La suite détaille les fracturations effectuées en Lorraine, Cévennes et Haute-Garonne. A ces données, il convient d’ajouter les deux fracturations horizontales réalisées en Brie par Vermilion.

Ainsi, si seuls la profondeur de ces fracturations et le degré d’inclinaison des forages diffèrent, les produits et la technique sont analogues à l’exploitation des huiles de roches mères (improprement appelé gaz de schiste). Tous ces forages traversent les nappes phréatiques d’eau potable franciliennes.

Pas de pollution De nombreux témoins de ces activités se sont fait connaître : ouvriers, contremaîtres, ingénieurs et géologues. Tous ont confirmé la mise en œuvre sans accident de cette technologie depuis les années 1980. Ainsi : « La Société Esso Rep a réalisé des fracturations hydrauliques de faible volume sur les puits de Brie dans les années 80-90,
sans aucun problème », explique Claude Lantz.

Les services de contrôle de l’État valident ces conclusions : « Aucune fuite, aucune migration de produit vers les nappes phréatiques d’eau potable ne se sont produites à la suite de l’exploitation de ces ouvrages contrôlés régulièrement par les DREAL et DRIEE, la police des travaux miniers. Les nappes phréatiques sont sécurisées (NDLR : par des tubages et des cimentations inertes systématiques). C’est la priorité absolue de tous foreurs, qu’ils agissent pour un pétrolier, pour la géothermie ou pour un stockeurs de gaz. Depuis l’interdiction, aucune fracturation hydraulique pétrolière n’a été effectuée en France », confirme Charles Lamiraux, géologue senior, responsable exploration France
et Outre-mer au BEPH, qui tient a préciser son témoignage : « au BEPH, nous ne faisons pas de politique, uniquement de la technique».

Une réalité s’impose : des règles strictes et contraignantes sont appliquées depuis de nombreuses années. L’activité des pétroliers en France est contrôlée à chaque étape des processus de recherche et d’extraction. La France n’est pas le Far-West. Le professionnalisme des intervenants, la responsabilité des sociétés opérantes ont, jusqu’à aujourd’hui, préservé l’environnement, alors que depuis plus de 30 ans, différentes fracturations hydrauliques ont été régulièrement effectuées dans les couches productrices de pétrole en Brie.

Pour les huiles de roches mères du Bassin parisien, il reste cependant une inconnue de taille : il y en a-t-il beaucoup ou pas ? Car même simplement chercher à savoir cela est interdit.

Le rapport Gallois Ce qu’il dit sur les HGdRM : 5e proposition : mener les recherches sur les techniques d’exploitation des gaz de schiste. Cette proposition ne dit pas qu’il faut forer et exploiter. Cette proposition dit de mener de recherche sur les techniques d’exploitation.

Ce qui n’est pas pareil. L’argumentation de Louis Gallois : «Dans la plupart des scenarii de transition énergétique, la part du gaz augmente ou ne se réduit pas à moyen terme. Nous plaidons pour que la recherche sur les techniques d’exploitation des gaz de schiste soit poursuivie. La France pourrait d’ailleurs prendre l’initiative de proposer, avec l’Allemagne, à ses partenaires européens un programme sur ce sujet. L’exploitation du gaz de schiste soutient l’amorce de réindustrialisation constatée aux États-Unis (le gaz y est désormais 2 fois et demi moins cher qu’en Europe) et réduit la pression sur sa balance commerciale de manière très significative».

Toujours en n’oubliant pas que dans le Bassin parisien, il n’y a pas de schiste, il n’y a pas de gaz, il ne peut donc pas y avoir de gaz de schiste. Il n’y a que des huiles (du pétrole), et la non plus, ce n’est pas pareil.

Jean-Michel Rochet

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