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Association Territoire d'avenir Ourcq-Marne-Multien
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23 septembre 2013

Des “grimpeurs” à l’assaut de la plate-forme en démontage de Hess

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Surprise, dimanche vers 6 h 30 ! Des “Désobéissants” se sont introduits sur la plate-forme de forage de Hess. Et quelques-uns sont montées au mât de forage pour s’y enchaîner…

La Petite Brosse envahie 12Perchés à quelque 25 mètres du sol, quatre “Désobéissants” ont déployé une banderole «stop forages». À 11 h 30, tout était rentré dans l’ordre. Immédiatement après, nous avons rencontré les auteurs de cette peu banale aventure…
«Je viens du marxisme. C’est par sa découverte très jeune, vers 12-13 ans que je commence mon engagement politique et à me politiser. Je suis un révolutionnaire, le capitalisme me révulse, je souhaite le combattre» Un marxiste «libertaire, mais jamais proche du communisme», explique Xavier Renou qui est un spécialiste des actions spectaculaires. Il est ainsi l’auteur du barbouillage avec du faux sang d’Hubert Védrine (ancien secrétaire général de l’Élysée sous le président Mitterrand jusqu’en 1995 et ancien ministre des Affaires étrangères de Lionel Jospin sous Jacques Chirac durant la cohabitation de 1997 à 2002) : «Un acte très important contre la préparation et la mise en œuvre du dernier génocide au Rwanda».

La Petite Brosse envahie 15

La lutte contre le renouvellement des armes nucléaires française, c’est lui aussi : «Nous avons perturbé pendant 5 ans les essais au sol du nouveau missile M51», a-t-il confié plus tard dans la soirée au Pays Briard. Xavier Renou est encore formateur pour la réalisation d’actions commandos : «Je suis venu former le collectif Carmen (N.D.L.R. : situé dans le sud de l’Aisne) aux actions de désobéissance civile» Puis il prévient : «Il y a eu des stages de ce type, au moins une douzaine, pour des collectifs anti-gaz de schiste. Il y a également des listes prêtes pour que les gens puissent intervenir très rapidement à la moindre alerte du démarrage d’une exploration ou d’une exploitation du gaz de schiste. Les gens sont prêts».
L’action de dimanche s’est déroulée sur le site du forage d’exploration de Jouarre alors que celui-ci est terminé depuis plusieurs jours et que les installations sont en cours de démontage.

Les collectifs locaux solidaires

Sur place, quelques personnes ont assisté à l ‘opération. Membres du collectif du Pays Fertois contre le pétrole de schiste, Alain Ducroux, Jean-Philippe Prévost et Isabelle Lévy ont déclaré : «Nous ne sommes pas à l’origine de cette action, mais nous en sommes totalement et complètement solidaires».
Xavier Renou, lui, explique la conception de l’opération : «Quelques éléments des collectifs locaux étaient au courant de cette action, vous les avez vus ce matin. Nous sommes arrivés hier. Il nous fallait des gens sur place pour nous héberger et cela a été le cas. Une telle opération demande de la préparation. Nous ne pouvions pas nous en occuper depuis Paris, Il nous fallait des gens sur place qui nous donnent les horaires, le rythme des allers et venues sur le site. C’est un repérage complet qui a été réalisé sur les habitudes, les changements d’équipes, tout». Interrogé sur l’image qu’une telle action pouvait donner des collectifs anti-schiste locaux, Xavier Renou précise : «Nous ne sommes pas là pour gérer l’image des collectifs».

Aucune violence

Alors, comment l’action s’est-elle déroulée sur place ? Bien, puisqu’aucune violence n’a été commise. Xavier Renou, le chef de file des “Désobéissants”, et son équipe parisienne étaient renforcés par deux grimpeurs du collectif anti-schiste de Marseille.

Mettre en lumière les contradictions

L’action elle-même était revendiquée par le collectif “les Dindons de la farce”. Ce dernier justifie l’opération : «Par cette action résolue, nous souhaitons attirer l’attention du public et des médias sur la farce qui se déroule sous nos yeux et dont nous refusons d’être les dindons. Il est de notoriété publique que l’huile de schiste est impossible à extraire sans recourir à une fracturation et qu’aujourd’hui seule la technique de fracturation hydraulique présente les conditions de rentabilité jugées satisfaisantes par les pétroliers». Il ajoute : «Alors cette foreuse, pour l’instant, nous la gardons. Pour mettre en lumière la farce en cours. Pour rappeler au Président Hollande, qui déclarait qu’il n’y aurait pas d’exploration d’hydrocarbures non conventionnels en France, de tenir sa parole. Pour que la Conférence environnementale en cours ne soit pas un nouveau catalogue d’intentions. Pour exiger la fin des forages exploratoires visant le gaz et le pétrole de schiste, de houille et l’huile lourde, l’abrogation de tous les permis de recherche portant sur ces hydrocarbures, le rejet de toutes les demandes de permis en cours d’instruction, l’abandon de tous les projets similaires et un ferme engagement pour une vraie transition énergétique et écologique».

La Petite Brosse envahie 13Passé par-dessus le grillage

Une opération rondement exécutée que les grimpeurs ont détaillée au Pays Briard, à leurs sorties libres du site : «Je suis passé par-dessus le grillage, puis j’ai ouvert la porte aux autres», explique ainsi David, un des grimpeurs de Marseille. Cette porte est une issue de secours qui ne s’ouvre que depuis l’intérieur de la plate-forme. Il poursuit : «Nous avons grimpé à quatre en haut du mât de forage et nous nous y sommes enchaînés. Notre ascension a été protégée par les autres en bas qui se sont enchaînés au pied de la tour»
Peu avant 8 heures, avant de s’enchaîner, les quatre hommes ont déployé la banderole «stop forages».

Un bon timing…

La Petite Brosse envahie 14Rapidement sur place, les gendarmes de la Ferté-sous-Jouarre ont reçu le renfort d’unités de la Garde républicaine. Deux grimpeurs sont redescendus d’eux-mêmes. «David a été pris de nausée, Jean-Baptiste l’a accompagné», explique Xavier Renou. Il aura fallu plusieurs dizaines de minutes aux trois gendarmes montés au sommet du mât pour couper les chaînes d’Henri et du chef de file des “Désobéissants”. Henri précise le choix de la date de l’opération : «C’était le bon moment, dans le timing de l’ouverture de la conférence environnementale et afin de mettre la pression sur le président Hollande». A 11 h 30, ils sortaient libres de la plate-forme : «Je ne suis pas étonné de ne pas être en garde à vue. Les ordres ont dû venir d’en haut. Généralement dans ce type d’action c’est ce qu’il se passe, afin de minimiser l’impact médiatique», précise Xavier Renou avant de poursuivre : «Dans notre logique, le procès est pleinement intégré dans nos actions. Gandhi a théorisé la démarche qui est la nôtre. Nous ne craignons pas la répression, nous la défions» Les “Désobéissants” sont convoqués en audience libre au commissariat de Coulommiers. «Puisque c’est libre, c’est librement que nous n’irons pas», assure encore Xavier Renou…

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