Gaz de schiste : c'est Non

Les conseillers généraux du Lot ont réaffirmé hier leur opposition à toute exploitation de gaz de schiste sur le département. Les dernières auditions ont été éclairantes.

Du velours. En présentant hier une motion pour réaffirmer l'opposition du conseil général du Lot à toute exploitation des gaz de schiste, la vice-présidente (PS) chargé de l'environnement, Geneviève Lagarde, savait qu'elle ne risquait pas grand-chose. L'unanimité s'est donc faite, à la lumière notamment d'une communication liée aux récentes auditions du Conseil départemental du développement durable. Au micro, le chef du service de géologie du Bureau de recherche géologique et Minière et un hydrologue. Mais aussi Jérôme Viers, professeur en géoscience et environnement. Synthétisant ces interventions techniques, Geneviève Lagarde est formelle : «Cette technique de fracturation comporte de nombreux risques pour l'environnement notamment dans le Lot, avec les caractéristiques karstiques de nos sous-sols ».

Et de listes les risques de contamination chimiques des nappes d'eaux et des sols, de l'air avec le méthane mais aussi l'oxyde d'azote,la transformation des paysages, les besoins en eau considérable quand on en manque. Mais aussi «une augmentation de la température de 3 à 4° dans l'ensemble du sud de la France et mêmes des risques sismiques ! La totale en quelque sorte ! On imagine dès lors que la tâche des pétitionnaires du « Permis de Cahors », déposée en décembre 2009 et qui porte sur une surface 5 710 km2 s'avérait plus qu'ardue… Elle s'est malheureusement déroulée à huis clos. C'est un certain Mister Fraser de la société 3 Legs Oil et Gas, basée sur L'Ile de Man, célèbre paradis fiscal, qui s'est y collé.

Sa société, qui exploite quatre puits en Pologne, le fait, assure-t-il, «avec un souci constant de réduction des impacts sur l'environnement et les paysages». Restait l'audition de Gérard Médaisko, ingénieur géologie et conseiller de la société en question. Interrogé sur le film Gasland, réquisitoire accablant, Gérard Medaisko a évoqué «une imposture». Geneviève Lagarde et ses amis ont tranché : «Les propos de ces messieurs n'ont pas été de nature à nous rassurer».Et voilà comment, pour la seconde fois en quelques mois, nos conseillers généraux se sont élevés contre des encombrants gaz de schiste…